Notre promenade nous a conduits au « Bout de la ville », autrefois appelé « Bout du Nord ». Empruntons la rue du Fossé, ancienne rue du Fossé blanc. L’appellation rue des Fossés rencontrée dans quelques recensements de la population est erronée. Il n’existait qu’un seul fossé, dérivation de l’Aube qui protégeait le bourg moyenâgeux.
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Le fossé – carte de Cassini – XVIIIe siècle
Rue Victor-Brelest : ancienne rue du Capitaine Béziers
Maire de 1922 à 1929 puis de 1935 à 1953, Victor Brelest, surnommé Beurlichon, y possédait une ferme importante. Dans un discours de 1939 aux membres de l’Union laïque il proclamait : « Ce n’est que par l’union que l’on fait des œuvres fécondes.» Il était alors conseiller général.
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Victor Brelest avec les sapeurs-pompiers dienvillois / Ferme Brelest
N° 39, rue du Fossé :
Cette maison à l’architecture typique des constructions du début du XXe siècle était celle de la famille Pfischter.
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Léon, Félicie Pfischter et leur maison
Fils d’un boulanger alsacien devenu garde-forestier dans les Vosges après avoir opté pour la nationalité française en 1871, Léon Pfischter, réformé en 1914, créa une scierie mobile dans les forêts proches de Dienville. Il fournit l’armée en bois de soutènement des tranchées avant de construire des bâtiments à proximité de la gare en 1920.
Son affaire prospéra ; il acheta de nombreuses maisons pour y loger ses employés et bâtit une petite cité ouvrière à la Rothière. Adepte du paternalisme pratiqué dans le monde du travail, le couple Pfischter offrait une layette complète et un supplément de salaire à chaque nouvelle naissance chez un membre du personnel.
Séquelle d’une agression au couteau dans sa jeunesse, une blessure au ventre fut à l’origine du décès prématuré de Léon en 1932. Ses fils, amateurs de belles voitures, assurèrent la direction de la scierie en compagnie de leur mère qui mourut de chagrin deux ans plus tard.
Au cours de la dernière guerre, René Pfischter achetait du bétail aux cultivateurs locaux pour nourrir les résistants et réfractaires au STO (Service du travail obligatoire en Allemagne) qu’il cachait sur ses chantiers forestiers.
L’épouse de Marius Pfischter, Marie-Thérèse, fut secrétaire de la mairie pendant de longues années.
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Marius et Marie-Thérèse Pfischter / Chapelle Pfischter
N° 13, rue du Fossé :
Cette très ancienne maison a vu passer dans ses murs des personnages illustres.
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Famille Dufoulon / L’Annonciation – H.X. Gruyer 1886
Au cours du XIXe siècle, elle appartenait à M. Polot, l’intendant du marquis de Vibraye. Au décès de son employeur, il dressa l’inventaire complet de ses biens aubois avec l’aide d’Élisa Fourrier qui sera son héritière. Ce document nous offre une intéressante description des différentes pièces du château de Dienville avec leurs meubles et ce qu’ils contenaient.
Dans les années 1880, un artiste parisien, Henri Xavier Gruyer, louait avec sa mère la petite maison de droite. Il a peint le vieux moulin et le grand tableau représentant l’Annonciation visible dans l’église.
La propriété a été achetée par M. Dufoulon qui y vécut avec ses trois filles célibataires. « Le régiment des trois sans hommes » disaient les plaisantins en voyant passer les demoiselles.
L’aînée, qui avait connu Yvonne de Gaulle dans la pension où elle enseignait, devint la gouvernante d’Anne, la fille chérie du général.
Quand le couple venait en visite, Mme de Gaulle disait à son mari dont la haute taille s’accommodait mal des chambranles plutôt bas : « Baissez-vous Charles » lorsqu’il passait une porte.
En 1967, une demoiselle Dufoulon écrivit à Mme de Gaulle, alors épouse du Président de la République, afin de faire hâter la restauration des vitraux du chœur de l’église.
Rue du cimetière :
Au bout de la rue du cimetière se dresse une grille imposante. C’est un élément de l’ensemble qui fermait le chœur de l’église en 1768. Démontée au cours de la période révolutionnaire, elle fut posée à l’entrée du Cimetière des champs qui remplaça en 1802 l’enclos existant autour de l’église.
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Les anciennes maisons de cette rue sont les seules à avoir échappé au sinistre de 1933. M. Dufoulon écrivait alors : « Le 13 août, un violent incendie a détruit une grande partie de la ruelle du cimetière ».
Les journaux aubois (Le Petit Troyen, Le Journal de Bar-sur-Aube, la Tribune de l’Aube...) relatèrent la catastrophe sur une demi-page : « Par la faute de deux enfants, cinq maisons d’habitation et leurs dépendances sont la proie des flammes. Un bébé de neuf mois est carbonisé. On peut évaluer les dégâts à un demi-million. […] Où, voici deux jours encore, s’élevaient des habitations, des fermes prospères, des bâtiments solides ne restent plus rien que des ruines fumantes, des pans de murs noircis, des amoncellements de pierres et de briques, des tas de paille réduits en cendres, des fers tordus... ».
Avec les renforts venus de Brienne et des villages voisins, les pompiers luttèrent une partie de la nuit afin de préserver ce qui pouvait l’être. Il fallait dérouler des tuyaux jusqu’à la rivière et pomper dans les puits du voisinage.
La plupart de ces maisons n’ont jamais été reconstruites. Elles ont été remplacées par les bâtiments de l’usine de meubles Scianaméa, une entreprise devenue la SCIAE.

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