Origine
Le village de Dienville est mentionné en 864 sous le nom de Diunvilla, qui signifie deux domaines agricoles à l'époque gallo-romaine. Vestige de cette période, l'axe Milan-Lyon-Boulogne traverse le finage de Dienville, aux confins de celui de la Rothière. On peut suivre cette voie romaine en surplomb des champs jusqu’à Brienne-la-vieille et au-delà.
En 451, Attila traversa le village sur son passage entre Reims et Metz.
Blason
"De gueule à trois lis des jardins d'argent; au chef cousu de sinople chargé de trois feuilles de chêne appointées d'argent et accompagnées de deux soleils non figurés d'argent."
Personnages célèbres
Dienville est la patrie de l'Abbé Courtalon Delestre (1735-1786), historien et poète.
J-B. Courtalon (1740-1797), Clerc de la chapelle de Louis XV et chapelain de Louis XVI, est aussi natif de Dienville.
On peut encore citer des hommes de lettres comme Auguste De Vaucelle, président de l’Union des poètes, Henry Céard et Gabriel Thyébaut, collaborateurs et amis d’Émile Zola ou encore la famille d’artistes Monginot-Toulout. Tous ont possédé une maison à Dienville où ils séjournaient à la belle saison.
Architecture civile
La Halle
La Halle a initialement été édifiée en 1536 suite à une lettre de François 1er par laquelle il octroyait à Dienville des foires et marchés. C'était alors une halle en bois, comme on peut toujours en voir à Piney. Détruite en 1863 à cause de sa vétusté, elle a été reconstruite en pierre en 1866. Longue de 35 mètres et large de 15 mètres, la halle actuelle est composée de 24 piliers de pierre supportant une charpente de chêne et de fer, chacun séparé par des grilles en fer forgé. La toiture est en ardoise, clouée sur volige. Jusqu'en 1980, les agriculteurs pouvaient remiser sous la halle pendant 24 heures et sans garantie, les voitures chargées de récoltes.
Le Château
Le Château a été édifié en 1819 - 1820 sur l'emplacement d'une construction féodale. Une large avenue bordée d'arbres ouvre sur un grand portail en fer forgé. Les communs comprenaient maison d'habitation, colombier sur porche d'entrée, écuries et dépendances. Aujourd'hui propriété privée, les château n'est pas ouvert à la visite.
La Mairie
La Mairie date de 1895. Elle est construite en pierre de taille et briques, couverte par une toiture en ardoises, appuyée sur une charpente de bois de chêne. La porte d'entrée d'honneur à deux ventaux est surmontée d'un balcon en encorbellement avec une ballustrade en fer forgé et d'un fronton triangulaire.
Le petit bâtiment à gauche de la mairie date de 1869. Il servait de remise pour les pompes à incendie, les planches et les tréteaux loués aux exposants des foires et marchés. En 1889, on y aménagea un corps de garde utilisé par les troupes en manœuvres.
La Fontaine du Mont
Elle date du XVIII e siècle. Une source est apparue lors du creusement du coteau ordonné par le baron Grassin qui pensait que cette nouvelle route détournerait par Dienville la circulation des marchandises de Troyes à Joinville.
La Fontaine du Mont, dite "Montre-Cul", est nommée ainsi car il faut se courber pour recueillir l'eau qui sort par la pierre formant une rigole.
La Fontaine du Tertre
Une légende raconte que l'eau de cette fontaine était miraculeuse : une petite fille aveugle aurait retrouvé la vue après y avoir baigné sa tête. Une autre légende du XVIe siècle assure qu'aux pieds de la Vierge de bois, un enfant mort sans baptême avait repris vie.
Les Grands Moulins Brisson-Dauthel
Attestés au XIIe siècle, les moulins faisaient partie des propriétés du château.
Ils furent rénovés par un simple artisan qui exerçait un petit commerce de grains à Brienne-le-Château (1874). Monsieur Brisson-Dauthel, voulant faire progresser son affaire, la transforma en société anonyme. En 1922, il demanda à Jean Lanez de le seconder à la direction. En 1934, il commença à construire les silos modernes actuels comprenant le nettoyage des grains. Après son décès en 1935, Monsieur Jean Lanez entreprit la construction du moulin actuel et des chambres à farine. De ce fait, en 1939, les Moulins de Dienville étaient l'une des usines les plus modernes de France, avant d'être repris par la famille Soufflet.
La plus ancienne partie du moulin est un bâtiment de plusieurs étages avec une charpente en bois et une toiture couverte de tuiles datant de la fin du XIXe siècle.
Le Pont
Les fondations de l’ancien pont sont encore visibles en aval, lorsque l’eau est peu profonde. Il fut le théâtre de combats sanglants au cours des guerres de religion et témoin des guerres plus récentes. En 1639, sous le règne du roi Louis XIII, un pont de pierre fut construit, composé de neuf arches dont les deux du milieu, dites marinières, plus hautes et plus larges, permettaient le passage de bateaux. Sur une boule de pierre surmontant l'avant-bec d'un pilier était gravé 1639 et sous une arche le nom de Jean Violette, alors maire de Dienville. La boule de pierre a été retrouvée lors de la reconstruction du pont en 1945. Elle est scellée dans le mur, à l’entrée de la rue du Val.
La Porte du Cimetière
La porte, qui faisait partie de la clôture du chœur de l’église démontée au cours de la Révolution, est classée monument historique. Une tombe date de l’époque napoléonienne. D’autres sont l’œuvre des sculpteurs locaux Dubreuil.
Autres curiosités
À Dienville, il y a de nombreuses maisons en pierre et à pan de bois de couverture en tuile plate et à la romaine.
La plupart des maisons de pierre ont été construites après la bataille de la Rothière. Le 1 er février 1814, la défense du pont occasionna d’importants dégâts : une quarantaine de maisons détruites, les bâtiments municipaux endommagés, les archives de la mairie parties en fumée, les vitraux et les murs de l’église criblés d’impacts.
Architecture religieuse
Le Trésor des Églises :
Le trésor des Églises du Parc Naturel régional de la Forêt d'Orient se trouve à Dienville, dans son église. Parmi les objets sacrés du trésor, il est possible de voir des sculptures religieuses datant du XIIIe au XVIIIe siècle, des calices et des croix de procession ou autres pièces d'orfèvrerie datant du XVe au XIXe siècle et appartenant aux églises de la région. Ce trésor rare et ces objets cultuels sont pour la plupart protégés au titre des Monuments Historiques.
L'Église Saint Quentin
L'église Saint Quentin de Dienville mesure 34 mètres de longueur sur 18,5 mètres de largeur et 10,5 mètres de hauteur sous voûte. Le point culminant de la tour est à 42 mètres d'élévation. La nef est entourée de collatéraux aussi élevés qu'elle. Elle appartient à trois époques biens dessinées.
Le sanctuaire et le choeur avec les deux travées collatérales sont du style ogival flamboyant du XVe siècle. L'autel et la chaire sont de Girardon. Les travées entre le choeur et la tour appartiennent à la Renaissance et datent de 1558. La tour, quant à elle, date de 1784.
La grille du choeur fut faite par Mathieu Lesueur, serrurier de l'abbaye de Clairvaux ; elle a été posée en 1768. Nous y voyons les armes de Grassin : de gueule, à trois lys d'argent tigés et feuillés au naturel. Originairement, la grille séparait le choeur des nefs collatérales aussi bien que la grande nef, mais les grilles de côté furent victimes du vandalisme révolutionnaire, sauf l'une des portes qui ferme aujourd'hui le cimetière. L'orgue acquis en 1791 est celui de l'église des Dames Bernardines de Saint Jacques de Vitry le Brûlé.
À la fin du XVIIIe siècle, on comptait neuf cloches. Sept furent enlevées pendant la Révolution et les deux autres furent brisées le 1er février 1814. Six nouvelles cloches furent bénites en 1820 par Mgr de Boulogne.
Le Sarcophage Mérovingien
Le sarcophage mérovingien (VIIe siècle) déposé dans l'église a été découvert en 1981 par un agriculteur de Dienville suite à un labour profond. La découverte comprenait les restes de squelettes de trois individus de sexe féminin et masculin dans le même sarcophage et d'un autre squelette, de sexe masculin, inhumé en pleine terre. Le sarcophage (cuve et couvercle) de type Bourguignon-champenois a été taillé dans un calcaire blanc oolithique.
La Chapelle Notre Dame du Tertre
À l'aplomb d'une colline, à l'entrée de Dienville, sur la route de Radonvilliers, la chapelle NOtre Dame de l'Annonciation est longue de 13 mètres, large de 5 mètres et haute de 3,30 mètres; elle n'est pas voûtée. Mentionnée à partir de 1452, son origine est en réalité beaucoup plus lointaine (XIIe siècle). Cette chapelle exigeait déjà des réparations en 1597. Elle fût restaurée en 1686 par Claire Barbarat. Avec sa fontaine miraculeuse (Source Près-Dame), la chapelle avait une très grande renommée. C'était aussi un lieu de pélerinage, encore fréquenté en 1978.
La Chapelle des Soeurs Dominicaines
Construite en 1846 à la demande de la marquise Loménie de Brienne, elle s'accole à un ancien couvent qui abritait une école de jeunes filles, confiée en 1824 à trois soeurs Ursulines. À la fin du XIXe, des soeurs de la congrégation de Saint-Vincent de Paul qui reprirent l'école libre, en firent un orphelinat et ouvrirent un dispensaire.